Plus qu'un patois, une véritable langue. Langue courante des Martiniquais, le créole n'est officiellement pas une langue, classée généralement parmi les "patois", le créole serait un mélange d'arawak, d'espagnol, français, et d'africain, avec une nette prédominance du français indéniable.

Il serait né des déformations orales du français par les africains, facile à imaginer rappellez vous vos premiers pas lorsque sur les bancs de l'école vous tentiez d'apprendre une nouvelle langue, que d'erreurs de pronociations et que de déformations... l'explication quant aux origines de cette langue est claire et simple ! Il résulte d'un besoin de communication entre les diverses "races " confrontées les unes aux autres par le système esclavagiste.

Langue bien vivante et expressive, elle souffre de la difficulté à être écrite, voyez simplement le nombre de dictionnaires qui s'opposent. Alors que, certains disent qu'une langue est une langue vouée à disparaître, loin s'en faut, en ce qui concerne le créole, les petits qui rentrent à l'école maternelle mais ne l'entendent pas chez eux ont tôt fait de l'apprendre par le biais de ceux qui sont bercés dans cette langue depuis le berceau par des parents attachés à leur patrimoine. Facile à appendre et à manier, en quelques mois (très peu) vous pourrez en venir à bout!

Après une première tentative pour lui accorder une place dans les programmes scolaires, il est seulement enseigné à l'université mais les collectivités en l' utilisant dans des documents destinés au public permet sa diffusion et le met en valeur ! Une bonne initiative ma foi !

Le saviez-vous?

François Achille MARBOT a rédigé un des premiers ouvrages en créole : "Soirées coloniales ou Fables de la Fontaine expliquées par un vieux nègre".

Origines du créole

Le créole  est une langue récente, apparue au XVIIè dans les Petites Antilles, il est né des besoins d' échange entre les esclaves et leurs maître.

Combinaison de plusieurs langues :

-l' amérindien, langue de nos plus anciens ancêtres : les Arawaks et les Caraïbes : "ajoupa", "avocat", "carbet", "calebasse", "colibri", "canari", "anoli", "coulirou", "mabouya", "manicou", "cacao"

-le normand, nous lui devons des mots come "cabrouet", "falle" (la poitrine), "locher" (remuer).

-le chinois : avec le mot "dithé",

-l'arabe avec le "couscouche" (petite igname)

-le celte , pour les mots "chimin" (chemin), "balé" (balai)

-le breton, a donné des mots comme "cagou" (mal en point)

-l' espagnol, nous lui devons les termes "créole", "bagasse", "mûlatre", "yiche" ("enfant", terme général) dérivé du mot espagnol "hijo", "marron" (nègre marron), provient de "cinnamon", "morne", lui est issu de "morro", de même, les termes "matador" (femme fière et courtisane), "caye" (désigne les fonds marins)

-l' africain, "zombi", "da", accra" vient de "zaccra", "kalenda" vient de "calinda",

-l' anglais", a laissé "tibouaï" (désigne un jeune homme d'une vingtaine d'années), est une déformation de "boy", "djial"(désigne une jeune fille, utilisé plutôt par les jeunes gens "branchés" vient de "girl"; ne pas oublier également l' insulte "manawa", déformation de "man of the war" qui en créole désigne une fille de joie (qui n'a peur de rien) .

Particularités du créole:

-l'accentuation des dernières consonnes, comme dans "chatt" (chat), "tab" (table), "sott" (sot), "toutt" (tout)

-le maintien de la voyelle finale et la chute de la semi-voyelle précédente avec des mots comme "épié (et puis), "li" (lui) ou "lapli" (la pluie)

Le saviez-vous ?

On appelle "aphérèse", toute perte de la syllabe initiale comme dans "envoyer" qui se dit "voyer" en créole. ou encore "amarrer" devient "marrer", mais aussi la perte des "r" (d' où les fameuses blagues sur la manière de parler des Antillais).

Messieu, dames rubrik ta' la bout ( mesdames et messieurs, sur ces mots je finis cette rubrique).